dimanche 17 octobre 2010

Raison Vérité Expérience Croyance

Voici le point de départ de la philosophie : la conscience du conflit qui met aux prises les hommes entre eux, la recherche de l'origine de ce conflit, la condamnation de la simple opinion et la défiance à son égard, une sorte de critique de l'opinion pour déterminer si on a raison de la tenir, l'invention d'une norme, de même que nous avons inventé la balance pour la détermination du poids, ou le cordeau pour distinguer ce qui est droit et ce qui est tordu. 
Est-ce là le point de départ de la philosophie ? Est juste tout ce qui paraît tel à chacun. Et comment est-il possible que les opinions qui se contredisent soient justes ? Par conséquent, non pas toutes. Mais celles qui nous paraissent à nous justes ? Pourquoi à nous plutôt qu'aux Syriens, plutôt qu'aux Égyptiens ? Plutôt que celles qui paraissent telles à moi ou à un tel ? Pas plus les unes que les autres. Donc l'opinion de chacun n'est pas suffisante pour déterminer la vérité. ==> EPICTETE (philosophe grec du 1er siècle après J.-C ; né vers 50, mort vers 130)

I / Justification du lien conceptuel entre ses quatres notions :

Entre ses quatres notions, il y a un lien qui exprime les différentes formes de notre existence, de notre être au monde :
  • la relation de l'homme aux choses c'est à dire notre perception du monde extérieur, du onde sensible (l'exercice des cinq sens permet à chacun de se prononcer à son point de vue). La faculté qui est utilisée ici se nomme Intuition Sensible.
  • La relation de l'homme aux idées c'est à dire la perception interne de nos sensations, ressentis, de nos joies, de nos peines, la perception de nos états d'âmes nécessairement psychologique. La faculté utilisée ici se nomme Intuition Psychologique.
    => ses deux intuitions constituent les deux aspects d'une perception qui a lieu nécessairement dans l'expérience et que l'on nomme Intuition Empirique.
  • La relation des hommes entre eux.
    Chacun de nous à sa perception intérieure et extérieure qui détermine ses attentes. Lorsque l'on nous dit quelque chose qui va dans le sens de nos attentes, nous avons tendance à le croire même si ce n'est pas vrai. Dans le cas contraire, c'est à dire lorsqu'on nous dit quelque chose qui s'oppose à nos attentes, nous avons tendance à ne pas le croire même si cela est vrai. En d'autres termes, nous préjugeons de la réalité en l'acceptant ou la rejetant Le relations des hommes entre eux sont très souvent fondées sur les tendances, émotions, ressentis c'est à dire les préjugés. Les préjugés viennent peser sur notre intellect et nous empêche de raisonner.



Les deux aspects de la démarche philosophique :

  • 1er aspect = la critique :
Au lieu de se précipiter pour adopter une attitude (pour ou contre), la démarche philosophique commence par le doute, le questionnement : « La recherche de l'origine du conflit, la condamnation de la simple opinion et la défiance à son égard ».
C'est ainsi que se manifeste la phase critique de la démarche philosophique : «  une sorte de critique de l'opinion pour déterminer si on a raison de la tenir »

  • 2eme aspect = affirmation :
Après avoir critiqué avec des arguments à l'appuits, l'esprit doit proposer une base nouvelle pour affirmer de facon objective ce qui est vrai : « l'invention d'une norme », c'est à dire de ce qui réunit tous les esprits dans un jugement commun objectifs.
C'est ainsi que la question de la connaissance de soi même, des autres et des choses, n'a plus rien avoir avec l'expérience dans laquelle l'opinion change tout le temps et manifeste sa contingence. Ainsi la veritable connaissance fondée sur une norme se débarasse de la contingence pour devenir une verité, une certitude qui manifeste sa nécessité.

Crédulité
Attitude Reflexive
Scepticisme
C'est la certitude qui exclu le doute. La réflexion est d'autant plus fause qu'elle pose exclusivement des questions dont elle dispose déjà les réponses toutes faites (reference subjective ou communautaire). L'esprit se replit sur lui même et rejette les autres par dogmatise, dédain, arrogance, voire même etnocentrisme.
L'esprit qui réfléchit n'est ni crédule, ni sceptique. Il procède par méthode en 2 temps successifs :
- l'esprit s'arrete devant une situation, l'examine et exerce ainsi le doute (phase critique de la reflexion)
- puis l'esprit propose des bases objectives argumentées qui expliquent et font comprendre la situation afin de se prononcer de facon réfléchie en toute conscience ou en connaissance de cause (phase de reconstruction d'une certitude fondée)
NB: donc ici le doute abouti à un résultat (ne serait-ce que provisoire?) : c'est le doute méthodique.

C'est le doute qui exclut toutes certitudes :
La réflexion
- débute par le doute (questionner)
- se poursuis par le doute (car toutes réponses justifiées est supposées trouver toujours une autre qui lui est opposée dans ces justification)
- se termine dans le doute (car l'esprit n'abouti à aucune certitude objective mais entretient son doute, doute pour douter)
Réfléchir ici maintient la pensée dans une impasse inutile que l'on appel le doute sceptique.

II / Raison et vérité : l'éminence de la raison dans les facultés humaines :

1 – la raison en tant que faculté de connaître :

Texte de DAVID HUME

Tous les objets de la raison humaine ou de nos recherches peuvent se diviser en 2 genres. Ce passage établis une équivalence entre « la raison humaine » et « nos recherches ». un esprit qui recherche est un esprit en questionnement, un esprit qui doute ou qui réflechis sur un objet précis. Or cette recherche selon l'auteur caracterise l'attitude réflexive qui consiste à raisonner. C'est à dire analyser, affirmer ou niais en se justifiant.
Voilà pourquoi les objets, c'est à dire tout ce que vise l'esprit humain, tout ce qu'il envisage devient automatiquement l'objet d'une recherche, d'un questionnement ou d'un probleme à résoudre.
L'homme ne pense vraiment que parce qu'il est un être de raison, un être de lumière.

Cett faculté fonctionne dans la théorie comme dans la pratique, dans l'abstraction comme dans l'expérience. Or ce fonctionnement n'est pas le même d'un côté ou de l'autre. D'où la division de la recherche en question en « 2 genres ». La raison constitue une instance de jugement l'organisatrice théorique de notre vie. C'est elle qui instruit nos paroles et nos actes. Tant et si bien que ne plus se conduire comme un être humain signifie perdre la raison.

a – L'élaboration théorique de la connaissance :

LA THEORIA : contemplation

Cela suppose une perception ou une intuition. De quelle intuition s'agit-il ?
Il ne s'agit pas d'une intuition empirique ( intuition psychologique et sensible ) mais plutot d'une intuition théorique intellectuelle ( rationnelle )

démontrer

« dé » …................................................... … « montrer »

« dé » : nier, depasser, aller au delà de
« montrer » : intuition sensible, psychologique, expérience, apparence, préjugés

Il s'agit pour l'esprit de dépasser le monde des apparences, d'exercer sa puissance de reflexion c'est à dire son interet pour découvrir ce qu'il porte en lui même en temps que l'esprit humain. C'est ce depassement par réflexion que l'on nomme la démonstration. En d'autres termes c'est « par la seule opération de la pensée » que l'on accede à cette certitude.



b – L'élaboration théorique de la connaissance : Malebranche 1 p.106

« Je vois par raison que 2 x 2 font 4 » : il s'agit de l'intuition théorique intellectuelle ou rationnelle. L'esprit seul perçoit par « la seul opération de la pensée ». « il faut préférer son ami à son chien »

C'est un impératif ou une obligation morale venu de la raison et notre meilleur ami c'est nous meme c'est à dire la dimansion humaine sous laquelle nous ne sommes plus des personnes digne de ce nom mais des objets, choses dont on peut disposer à volonté donc l'ami c'est l'humanité.

« Et je suis certain […] aussi bien que moi » C'est une certitude universelle que reconnaît l'esprit humain partout dans le monde